Bibliothèque

Joël Martin : Sur l'album de la Comtesse. Edition Albin Michel.

La bible du contrepet!

Allez, encore un petit : Dans la forêt où culminaient les futs, la jeune chasseuse voulut qu'on lui laisse le chien, et, abandonnant la chasse au taillis, elle perçut une sorte de vagissement dans le ravin...

Mais il y a bien d'autre façon de prendre du plaisir avec les mots! Par exemple on peut éviter de regarder les émissions littéraire! Je me souviens en particulier d'un apostrophe où Pivot essayait de faire parler Le Clézio. C'était lamentable. Je trouve que c'est un exercice assez pervers. Voilà des gens qui ont choisi l'écriture comme moyen d'expression, et on veut les faire parler! M'en fout, j'avais déjà lu des Le Clézio et j'ai continué, j'aime beaucoup.

Ca me fait penser à une autre perverse : la prof qui m'a fait passer l'oral du bac français. Pendant que j'essayais de commenter un poème d'Apollinaire, elle voulait absolument me faire dire avec qui il couchait à l'époque... Il faut dire aux profs de français(à cette catégorie de prof de français, j'en ai connu d'autres qui savaient lire!) qu'on en a rien à cirer de la vie privé des auteurs, pas plus que de celle des Monaco!

Voici donc quelques remarques sur quelques uns des bouquins que j'ai lu... C'est mon avis et je le partage! Et je ne suis parent avec aucun éditeur...

Elizabeth von Arnim : Avril enchanté. Traduit par François Dupuigrenet Desroussilles. Edition : 10/18.

Une curiosité. Une écriture legère, presque futile. Portrait de dames en groupe, quelques jolies caricatures dans une histoire qui fait l'éloge de la naïveté. Se lit et puis s'oublie...

Tonino Benacquista : Trois carrés rouges sur fond noir. La maldonne des sleepings. Edition : Folio Policier.

Petits polars sans prétention et très agréable. Le premier surtout, le récit traine parfois un peu dans le second. Des histoires pas mal trouvées, racontées à la première personne par un héros qui est un faux looser. Mais surtout une écriture, légère, rapide, imagée. J'aime bien et j'en lirai d'autres!

Pierre Bordage : Les Guerriers du silence. Terra mater. La citadelle Hyponéros. Edition : J'ai lu.

L'histoire de l'humanité dans un lointain futur où elle se sera répandue dans la galaxie. Avec le pouvoir politique décadent, le pouvoir religieux totalitaire et le troisième pouvoir qui tire secrètement les ficelles. Le pouvoir religieux est particulièrement bien vu avec sa haine pathologique du corps et de la sexualité. Parfois un peu facile, mais prenant de bout en bout. L'humanité sera t elle sauvée de la perte de mémoire par les douzes justes qui se trouvent au cours de ces romans?

Pierre Bordage : Rohel. Edition : L'Atalante.

En fait, c'est une compilation des 5 premiers volumes de l'histoire de Rohel le Vioter. Il porte en lui à la fois la perte et l'espoir de l'humanité. Sa quête est vieille comme le monde : retrouver son aimée. Mais toutes les puissances de la galaxie veulent son secret et le traquent. C'est un peu un brouillon de l'univers décrit dans "les guerriers du silence". Mais c'est loin d'être aussi maitrisé. Le récit est parfois décousu, d'autres passages s'étire un peu, on trouve même des contradictions à quelques dizaines de pages de distance. En fait, la construction s'améliore dans le second volume qui compile les 5 romans suivant de la saga Rohel. Mais, comme il s'agit d'une série, chaque étape de la quête de Rohel a la même construction, ce qui est un peu lassant quand on les enchaine. Par contre, les mondes imaginés par Bordage sont toujours aussi riches et divers malgré quelques assertions scientifiques folkloriques... Et chaque fois, c'est l'humanité, la vie, l'amour qui triomphe des intégristes, des moralistes, des corporatistes, des tyrans...

Pierre Bordage : Wang : Les portes d'Occident; Les aigles d'Orient. Edition : L'Atalante.

Et encore un Bordage! C'est de la sf proche, si la technologie a évoluée, on reconnait la géographie, l'histoire est imprégnée de l'Histoire. L'humanité est séparée en trois : l'occident où règne le dieu technologie, le deuxième monde, isolé par un rideau de fer futuriste, dominé par les mafias et les intégristes religieux, et les mutants cyber, réseau diffus de mutants cachés dans des ruches mais qui représente un pouvoir occulte. Comme toujours chez Bordage, il y a un héros (surhomme?) qui peut sauver le monde, rendre à l'homme son humanité et une belle description de la condition humaine.

Patricia Cornwell : Mort en eau trouble. Traduction : Hélène Narbonne. Edition : Calmann-Lévy.

Ben c'est pas terrible! C'est une histoire racontée par la médecin responsable du service médico-légal de l'état de Virginie. Meutres, donc, avec flic pourris, militaires trafiquants et cowbows du FBI. Plein de référence scientifiques carrément stupides, une écriture très pénible à lire, probablement à cause de la traduction. En effet on remarque des tournures américaines et des tas de faux amis que l'on apprend au collège. A éviter!

Jean Courtin : Le chamane du bout du monde. Edition : Seuil.

Passionnant. Bien sûr ce n'est pas très bien écrit. Bien sûr l'histoire n'est pas toujours palpitante et un peu tirée par les cheveux. Mais c'est une méticuleuse description de la vie il y a 20000 ans au sud de la France. Après avoir lu ce livre on ne regarde plus les ficelles de la même façon...

Umberto Eco : Le nom de la rose. Traduction : Jean-Noël Schifano. Edition : Livre de Poche.

Ce livre m'a coûté une nuit blanche, impossible de le quitter. C'est à la fois un polar palpitant, un récit historique sur la période des hérésies, un livre d'érudit qui se lit facilement, un roman initiatique et mystique, un plaidoyer pour la liberté de pensée... Certainement le plus réussi des livres d'Eco que j'ai lu. Beaucoup plus prenant que le pendule de Foucault, par exemple. C'est 100 fois plus riche que le film superbe qui en a été tiré.

Valerio Evangelisti : Les chaînes d'Eymerich et Nicolas Eymerich, inquisiteur. Traduction : Serge Quadruppani. Edition : Pocket.

Les deux bouquins sont indépendant. Romans historiques dont le héros est un inquisiteur du 14ème siècle. L'originalité de ces romans est que l'histoire se prolonge à trvers les siècles. Je ne sais pas ce que vaut l'aspect historique, mais vu certains arguments scientifiques délirants, j'ai des doutes... Les parallèles et liens établis entre différentes époques et évènements forme un syncrétisme historique au moins simpliste. Ca peut occuper pendant un voyage en train!

Gustave Flaubert : Madame Bovary. Edition : Livre de Poche.

Une pouffe s'emmerde et nous emmerde! Ce que je ne comprends pas c'est qu'il y a plein d'auteurs que j'aime qui cite ce roman comme une référence...! A fuir!

Ken Follet : Les piliers de la terre. Traduction : Jean Rosenthal. Edition : Livre de Poche.

Difficile de résumer ce roman fleuve en quelque mots. Il est beau, j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire. C'est le douzième siècle en angleterre, une abbaye, la famille d'un maçon, la construction d'une cathédrale. C'est une épopée qui décrit minutieusement la vie quotidienne. La grande histoire se mêle sans cesse à l'histoire banale. Il y a le bonheur et les drames, le Pouvoir et l'Eglise, la société médiévale. Et on apprend à construire une cathédrale...

Fruttero & Lucentini : La femme du dimanche. Traduit par Philippe Jacottet. Edition : Points.

Une écriture un peu laborieuse, c'est peut-être lié à la traduction. Mais c'est un polar sympa, plutôt genre psychologique à la Simenon. La haute société turinoise compromise dans un meutre... Mais n'est-ce pas un jeu? A lire en vacances.

Frank Herbert : Dune (2 volumes), Le messie de Dune. Les enfants de Dune. L'Empereur-Dieu de Dune. Les hérétiques de Dune. La maison des mères. Traduit par Michel Demuth. Edition : Robert Laffont.

J'ai déjà lu toute la série 3 fois. C'est une grande fresque historique, sauf que c'est une histoire d'un lointain futur. C'est une épopée faite de pouvoirs et de guerres, de complots et d'alliances, d'amour et de mort, de sexe et de sang. C'est aussi et une réflexion sur l'histoire et le pouvoir. Les personnages sont attachants, l'histoire prenante. C'est foisonnant et chaque relecture est une découverte.

Frank Herbert : Le preneur d'âmes. Traduit par Patrick Berthon. Edition : Pocket.

Une longue traque dans la forêt. Un retour vers la mère nature. Un voyage initiatique, un exorcisme. Il y a un peu de tout ça dans ce livre, mais le résultat est assez décevant. Rien à voir avec Dune!

Katherine Kurtz : cycle des Derynis : Roi de Folie. Traduit par Guy Abadia. Edition : Pocket.

Epopée médiévale avec pouvoirs psychiques. Oubliable, mais peut faire passer une nuit d'insomnie.

Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon père. Traduit par Vercors et Rita Barisse. Edition : Actes Sud.

Un petit bijou. L'histoire d'une famille à l'époque ou certains singes devenaient des hommes. En le présentant à Vercors, Théodore Monod lui dit : "Je ris, et tu riras, c'est le livre le plus drôle de toutes ces années, mais ce n'en est pas moins l'ouvrage le plus documenté sur l'homme à ses origines... Ce sont tes Tropis en action, ces hommes encore à demi singes parvenus au point critique de l'évolution, sur le seuil de l'humain, et s'efforçant de le franchir. Efforts contés ici avec le plus haut comique, mais pathétiques aussi quand on songe au dénuement de ces êtres nus et fragiles, face à une nature hostile et sous la griffe d'une foule d'animaux prédateurs. Un maître livre. Tu dois le lire." Il ne faut surtout pas hésiter à obéir à Théodore Monod.

Amin Maalouf : Le premier siècle après Béatrice. Edition : Livre de Poche.

Ce n'est pas un roman très prenant. Mais il développe quelques idées interessantes sur l'humanité. Par exemple, on peut se demander pourquoi une large majorité d'homme préfère avoir un fils qu'une fille! Et que deviendra l'humanité lorsque le choix sera facile... quand il faudra que les hommes se battent pour avoir une femme...? Et l'utilisation, réelle ou supposée, mais de toute façon suicidaire, de ce genre de possibilité pour diminuer la fécondité du sud. Une phrase que j'aime bien :"Le jeune homme couvrait sa rage d'un voile de froid persiflage : "Autrefois, nous subissions le racisme méprisant; aujourd'hui, nous subissons le racisme respectueux. Indifférent à nos aspirations, attendri par nos pesanteurs. La plus vile survivance, la plus dégradante mutilation devient "héritage culturel". Chacun son siècle!"".

Pierre Mac Orlan : l'ancre de miséricorde. Edition : Phébus.

L'aventure vécue par un adolescent de Brest au XVIIIème et contée au début du XXème. C'est amusant, à cause de l'écriture un peu vieillote, un peu précieuse, mais aussi acérée. A cause également, de cette aventure qui se passe essentiellement en chambre! C'est pas loin d'Arsène Lupin, la clairvoyance en moins!

Michel Onfray : Théorie du corps amoureux. Edition : Grasset.

Histoire de la pensée du corps, mon avis est un peu long donc il est ici.

Daniel Pennac : Comme un roman. Edition : Gallimard.

Ce n'est pas un roman, mais ça se lit comme un roman! C'est un livre sur le plaisir de lire qui fait plaisir à lire. C'est léger, drôle, vite lu et plein d'idées sympathiques sur le livre et la façon de communiquer le plaisir de la lecture. Voici les 10 commandements du lecteur selon Pennac : Le droit de ne pas lire. Le droit de sauter des pages. Le droit de ne pas finir un livre. Le droit de relire. Le droit de lire n'importe quoi. Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible). Le droit de lire n'importe où. Le droit de grappiller. Le droit de lire à haute voix. Le droit de nous taire...

Je voudrai bien mettre quelques mots sur l'épopée de la tribu Malaussène(Au bonheur des ogres, La fée carabine, La petite marchande de prose), dont j'ai un excellent souvenir, mais je les ai prêtés et ne me souviens pas à qui... S'il se reconnait, qu'il me les rende...

Cécile Philippe : Petites histoires horizontales. Edition : Pocket.

Petites nouvelles coquines. Inégales mais certaines sont délicieuses... Par contre inutile de lire la suite (Les nouvelles histoires horizontales).

Anne Rice : Les infortunes de la Belle au bois dormant : L'initiation, La punition et La libération. Traduction : Adrien Calmenvent. Edition : Pocket.

Tout le monde sait qu'il s'agit d'un conte de fée. Donc il y a des reines, des rois, des princes et naturellement des princesses. Tout se passe dans un univers de conte de fée (normal!) et à la fin l'héroïne se marie avec le plus beau prince. Mais elle est aussi son esclave, parce qu'elle a appris les plaisirs de son corps, du corps des autres, le plaisir de la soumission ou de la domination... La version classique de ce conte relate l'éveil de la sexualité, celle-ci également mais de façon beaucoup plus détaillée et explicite! au cours du récit, la Belle et les autres princes et princesses apprennent comment se mèlent le plaisir et la souffrance, le désir qui s'éxacerbe, l'attente de son assouvissement, toujours recommencée, le fouet, les liens et les baisers; et découvrent l'amour... mais c'est un conte de fée...!

Edmond Rostand : Cyrano de Bergerac.

Je l'ai lu. Et me découvre au nom de cet hurluberlu. Je ne ferai pas d'autre commentaire, je préfère offrir le texte ici!

Norbert Rouland : Les lauriers de cendre. Edition : Actes Sud.

Voilà un bouquin que j'ai envie de descendre et de défendre. J'ai envie de le descendre parce que ce n'est pas un très bon roman. L'histoire est bien mince, le récit se traine, l'écriture est un peu plate. Mais l'auteur est d'abord un historien, spécialiste de l'antiquité romaine et défend son oeuvre en expliquant qu'il est nécessaire que les historiens sortent de leur revues spécialisées pour s'adresser à tous et nous raconter notre histoire. Vulgariser mais sans rendre l'histoire vulgaire. Et il le fait. Il nous raconte la vie à Rome, la petite et la grande histoire, la vie quotidienne d'un Patricien et la guerre contre Mithridate, la misère des bas quartiers et les intrigues politiques au sénat. Et finalement j'ai eu envie de le lire jusqu'au bout pour en connaître plus...

Pierre Ruseray : Expériences. Edition : Le Pré aux Clercs.

L'itinéraire érotique d'un couple. Une psychologie franchement niaise, mais des superbes descriptions de scènes...excitantes.

Sainte Beuve : Volupté. Edition : Folio.

Un jeune con se masturbe avec la différence entre la beauté du corps et celle de l'âme. Chiant, j'ai abandonné page 127.

Dan Simmons : L'échiquier du mal (2 tomes). Traduit par Jean-Daniel Brèque. Edition : Denoel.

Voilà un roman prenant, malgré une écriture qui ne coule pas et qui demande un effort de lecture (probablement la traduction!). Il y a quelques mutants humains qui ont la capacité de s'introduire dans l'esprit des autres pour les contrôler. Quelques unes de leurs victimes l'ont compris et tentent de les détruire. C'est un jeu, mais il y a des vrais vicitmes...

Gilbert Sinoué : Avicenne ou la route d'Ispahan. Edition : Folio.

Bio romancée d'Avicenne, un des grands médecins de l'histoire de l'humanité. Passionant.

Gilbert Sinoué : Le Livre de saphir. Edition : Folio.

Dans l'Espagne du 15ème siècle, où il ne faisait pas bon être musulman ou juif, trois érudits (juif, musulman et chrétien) se trouve lié dans une chasse à un trésor mystique. C'est très intéressant au plan historique, plein de référence aux trois religions, mais un peu longuet...

A.E. Van Vogt : A la poursuite des Slans. Traduit par Jean Rosenthal. Edition : J'ai Lu.

Plus une longue nouvelle qu'un roman. Une race pourvue de pouvoirs psychiques parmi les humains. Plutôt agréable. Attention de ne surtout pas lire le dernier chapitre avant le reste!

A celle que je regarde : Les promesses d'un visage

Ami de Georges?

Et qu'est-ce qu'elle lit, Zazie?

Connaissez-vous une librairie dont les libraires savent lire? moi oui : La Griffe Noire

Luc Tamisier.